La Grèce classique et les îles du golfe Saronique

« À Poros, nous nous étions arrêtés vingt-quatre heures pour goûter le repos d’une île où les citronniers jettent de violentes taches de jaune clair dans la forêt de pins et de cyprès […] »
Michel Déon, Le Balcon de Spetsai

Inscrire une croisière dans un voyage éducatif peut sembler saugrenu. Le périple que nous proposons dans le golfe Saronique sera pourtant du plus grand profit. L’intérêt archéologique du temple d’Égine n’est plus à montrer : l’édifice consacré à l’Athéna Aphaïa est l’un des rares temples doriques de Grèce ; il séduit d’emblée par son emplacement, dominant la baie d’Aghia Marina. Aujourd’hui l’île est devenue un lieu de séjour prisé par les Athéniens ; rappelons-nous que c’était déjà le cas à l’époque impériale romaine.
Outre Égine, la croisière du golfe Saronique permet de découvrir Poros aux éclats cycladiques et l’aristocratique Hydra. Aller à la rencontre de la Grèce insulaire, c’est non seulement savourer son charme ineffable, mais c’est aussi prendre conscience de l’importance historique de ces cités de l’Égée : chacun connaît les monnaies frappées de la célèbre tortue d’Égine ; l’île fut l’une des premières à battre monnaie. Au xixe siècle encore, les îles du golfe Saronique eurent un rôle pionnier dans l’émancipation du peuple grec : Égine fut la première capitale du nouvel État ; quant à Hydra, ses armateurs mirent leurs forces au service de l’insurrection.
On le constate, une approche complète de la Grèce ne se conçoit pas sans cet archipel si proche du Pirée, qui donnera l’occasion d’évoquer Salamine, mais aussi l’intensité des échanges commerciaux en mer Égée.

P.V.

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